Notre article paru dans Yoor Yoor Bi : Une Stratégie Politique Délicate : Entre Réforme et Dissolution au Sénégal
Le Sénégal traverse une phase importante de son histoire politique, marquée par des décisions stratégiques qui pourraient redéfinir ses institutions. Au centre des débats se trouvent deux options clés : la réforme des institutions jugées budgétivores et la possible dissolution de l’Assemblée nationale. Ces décisions, bien que distinctes, sont étroitement liées et pourraient avoir des conséquences profondes sur l’avenir du pays.
Vers une Réforme des Institutions Budgétivores
L’une des propositions phares du Président de la République est la suppression du Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT) et du Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE), deux institutions souvent critiquées pour leur coût élevé et leur impact limité sur le quotidien des Sénégalais. Cette initiative s’inscrit dans une logique de rationalisation des dépenses publiques et d’amélioration de l’efficacité de l’État. En supprimant ces structures, le Président se positionne en réformateur déterminé à moderniser les institutions et à répondre aux attentes des citoyens en matière de bonne gouvernance.
Notre mouvement « Un Nôtre Sénégal » soutient pleinement cette proposition. En effet, dans un contexte où les ressources publiques doivent être gérées avec rigueur, il est essentiel de recentrer les moyens de l’État sur des institutions véritablement utiles et efficaces. La suppression du HCCT et du CESE permettrait de libérer des fonds qui pourraient être redirigés vers des secteurs prioritaires comme l’éducation, la santé, ou encore l’emploi.
Le Référendum Constitutionnel : Une Démarche Démocratique Nécessaire
Pour mener à bien cette réforme, il est nécessaire de modifier la Constitution. Cette modification ne peut se faire que par deux voies : soumettre Le projet à l’Assemblée nationale ou convoquer un référendum constitutionnel.
Nous sommes favorables à ce que le Président de la république soumette cette réforme, ainsi que d’autres mesures envisagées, à un référendum constitutionnel. Cette approche garantirait que les décisions prises reflètent véritablement la volonté populaire. En donnant directement la parole aux citoyens, le Président de la république montre son engagement en faveur de la démocratie participative et renforce la légitimité des réformes.
Le référendum est un outil puissant qui permet de désamorcer les critiques en ancrant les décisions dans le choix souverain du peuple. Dans un contexte où certaines réformes peuvent être perçues comme controversées, le recours à cette voie renforce non seulement la transparence mais aussi l’adhésion de la population aux changements à venir.
La Dissolution de l’Assemblée Nationale : Une Prérogative à Utiliser avec Précaution
En parallèle de cette réforme institutionnelle, la dissolution de l’Assemblée nationale est une autre option envisagée. Bien que cette décision soit une prérogative constitutionnelle du Président de la république, elle doit être utilisée avec une grande prudence. Dissoudre l’Assemblée pour provoquer de nouvelles élections législatives pourrait permettre de renforcer la majorité présidentielle ou de reconfigurer le paysage politique, mais cela comporte également des risques.
La dissolution doit être envisagée uniquement si elle est absolument nécessaire pour restaurer un équilibre politique ou pour sortir d’une impasse institutionnelle. Le Sénégal ne peut pas se permettre une instabilité politique prolongée, surtout à un moment où des réformes importantes doivent être mises en œuvre pour le développement du pays. Je pense donc que les dirigeants politiques, y compris le Président de la république et le président de l’Assemblée nationale, doivent tout faire pour éviter cette option et se concentrer sur les nombreuses autres priorités nationales.
Une Stratégie Politique Responsable et Visionnaire
Les actions proposées par le président s’inscrivent dans une vision claire de modernisation et de renforcement de l’État. En choisissant de soumettre ces réformes à un référendum, le président montre sa volonté de respecter les principes démocratiques tout en engageant les citoyens dans un processus de décision important pour l’avenir du Sénégal.
Cette stratégie, bien que ambitieuse, est nécessaire pour adapter les institutions sénégalaises aux défis contemporains. Elle combine la rigueur de la gestion publique avec un profond respect pour la démocratie et la souveraineté populaire. En tant que citoyen, je soutiens cette démarche, convaincu qu’elle est la meilleure voie pour garantir un avenir stable, prospère et démocratique pour notre pays le Sénégal.
La réforme des institutions et la possible dissolution de l’Assemblée nationale sont des décisions stratégiques qui, bien que distinctes, sont essentielles pour l’évolution du Sénégal. Le recours à la voie référendaire pour valider ces réformes est non seulement une manière de renforcer leur légitimité, mais aussi de s’assurer que ces décisions importantes soient prises en accord avec la volonté du peuple. Je soutiens pleinement cette approche, convaincu qu’elle contribuera à une meilleure gouvernance et à une démocratie renforcée au Sénégal.
Par Bécaye GUEYE
Président UNS Askan Wi Rek
Mouvement Un Nôtre Sénégal
uns@unnotresenegal.com